Catégorie: "Portrait"
Flora Devi, la danse comme parole
Par jyoti le Fév 9, 2009 | Dans Arts et Culture, Danse, Portrait | 4 retours »
Danseuse aux multiples talents et facettes, aussi nombreuses que les pays qu'elle a visité, que les rencontres qui jalonnèrent son parcours, et qui ont fait l'identité de son art, Flora Devi est avant tout une conteuse qui nous rappelle dans son Inde natale, la danse est une parole que le corps exprime, une histoire qu'il raconte.

Originaire de Pune, et ayant passé une grande partie de son enfance en Grande Bretagne, Flora Devi s'est installée à Montpellier, où elle y est l'une des personnalités qui a sans doute, sans le savoir, le plus oeuvré au dialogue entre la culture indienne et française à travers son art.
Comédienne, danseuse, conteuse, c'est en transmettant à ses élèves toute la subtilité et la beauté de la danse Odissi, originaire du Sud de l'Inde, que Flora Devi s'est fait connaître dans cette ville de France dédiée à la danse, grâce à la présence du centre chorégraphique. Elle y propose régulièrement des stages.Le dernier en date a eu lieu le 31 janvier dernier, et était destiné à des jeunes danseurs sourds.

Flora Devi, son histoire de l'Inde à la France
Car l'histoire de Flora Devi commença avec l'apprentissage du mime à dessein de communiquer avec son jeune frère, malentendant. Installée en Angleterre avec sa famille, Flora commence sa carrière à la BBC en tant que comédienne, avant de rejoindre son pays natal et de devenir à Mumbai l'élève de de Shankar Behera, maître dans l'art de la danse Odissi.
Après avoir entamé une carrière de danseuse soliste traditionnelle en Inde, elle devient chorégraphe, crée à l'île Maurice le ballet "Atman" dont fera partie le danseur contemporain Patrick Athaw.
Elle retournera en Angleterre où elle enseigne l’expression indienne au London Mime Center, et continue sa carrière en tant que danseuse, mêlant à la danse Odissi des influences plus contemporaines.
Puis elle s’installe dans le sud de la France, à Montpellier, où elle fonde l'Association Anjali (Anjali est le mouvement rassemblant les deux mains au niveau du plexus et qui débute traditionnellement chaque danse). Elle y organise les Festivals « Semaine de l’Inde » et « Fenêtre de l’Inde ».
Elle est également conteuse, et proposera un spectacle pour enfants « Jantamantra » qui sera primé au festival « Au bonheur des mômes ».
Son association est en lien étroit avec l'Association Française pour l'Enfance Abandonnée (AFEA) oeuvrant à Mumbai.
Elle continue de voyager en Europe (elle travaille notamment en Suisse) et à travers le monde, comme en Afrique et dans les territoires d'Outre Mer, pour y transmettre ou y restituer toute la passion de son art, avec la douceur et l'humilité qui caractérisent les grands artistes.

En savoir plus sur Flora Devi, sur ses cours et stages:
Consulter son site
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SLUM, ces bidonvilles qui nous regardent
Par jyoti le Jan 30, 2009 | Dans News, Arts et Culture, Portrait | Réagir »
Photographe, mais avant tout voyageuse en quête d'épreuve l'aidant à éclairer son regard sur l'humanité, Marie Clauzade a fait il y a un peu plus de dix ans avec l'Inde une rencontre authentique, qu'elle nous livre aujourd'hui à travers ces visages photographiés à travers les slums.
En Inde, les slums (bidonvilles), concentrent une extraordinaire densité de population dans une surface où les conditions de vie sont les plus précaires. Entrer dans un slum, c'est franchir l'un des tabous les plus prégnants de la société indienne. C'est un choc, à la fois terrible et miraculeux, qui nous permet de rencontrer notre humanité, là où nous avons envie de déclarer qu'elle ne peut pas exister.
C'est à cette rencontre que Marie Clauzade nous convie à travers cette exposition.

Depuis plus de dix ans, elle partage sa vie entre la France et l'Inde, qu'elle a sillonné de part en part. Dans la série Slum, elle a photographié des adolescents vivant dans les bidonvilles de métropoles indiennes.
"Au plus près des visages, des traces, des stigmates, des regards, des cous, des bouches, de la peau. Pour susciter l' émoi, pour célébrer une beauté qui dit l'univers social, la beauté des corps indisciplinés, anticonformistes. Corps politiques. Pour dire aussi leur vulnérabilité. Les gueules d’ange des garçons pauvres." évoque-t-elle afin d'accompagner notre propre regard sur ses clichés.
De ces portraits de rue, elle a fait disparaître toutes traces du contexte.
"Au delà du groupe social, j'espère interroger l'idée que l'on se fait de l' autre, ce que l'on pense savoir de l'autre à travers son apparence" précise-t-elle.
"Certains ne fermeront pas les yeux d autres ne voudront les ouvrir..."
Pour découvrir ces portraits...
Exposition SLUM
du 16 au 28 février 2009
Galerie Saint Ravy, place Saint Ravy à Montpellier
04 67 60 61 66
horaires: 13h à 19 h
L'exposition a reçu le soutien de la Mairie de Montpellier
La crise alimentaire vue par Vandana Shiva
Par jyoti le Nov 20, 2008 | Dans News, Portrait, Environnement | 3 retours »
Proximité du Larzac oblige, Montpellier s’est tôt mise au bio ! Le centre ville ne compte pas moins d’une dizaine de boutiques commercialisant des produits naturels biologiques, alimentaires, et/ou cosmétiques.La revue Bio Contact, disponible gratuitement dans la boutique de la rue de l’Aiguillerie, consacre son numéro de novembre à la crise alimentaire, aux problèmes spécifiques, comme aux solutions originales qui se sont fait jour dans le Sous Continent Indien, avec comme personnalité de premier plan, Vandana Shiva, figure de proue du mouvement altermondialiste et écologiste en Inde.

Le Neem : un brevet privant les agriculteurs indiens d’une utilisation multi millénaire
Il y a 3 ans a pris fin l’une des grandes batailles contre l’appropriation d’une ressource naturelle par une multinationale américaine avec l’obtention de l’annulation par la cour d’appel de l’Office Européen des brevets de celui que voulait s’arroger la société WR Grace & Co. sur le Neem, arbre utilisé en Inde depuis des millénaires comme plante médicinale.
Le Neem est en Inde une panacée connue depuis des millénaires, c’est-à -dire depuis la fin du Néolithique, période qui marque les débuts de l’élevage et de la culture agricole . On utilise sa tige comme brosse à dents, ses feuilles comme remède contre les maladies de peau, malaria, pour traiter les parasites et comme moyen de contraception pour les femmes. Car le Neem inhibe les fonctions de reproduction : pour cette raison, comme du fait qu’il est doté de propriétés antibiotiques, il est un insecticide efficace. D’autant plus apprécié des indiens qu’il est 100% pacifique :il ne tue pas,mais provoque une sorte d’engourdissement des insectes et des parasites qui ne peuvent plus se reproduire assez vite pour s’attaquer aux récoltes.

Le droit d’exclusivité associé au brevet de la firme américaine interdisait à quiconque de produire, de commercialiser ou d’utiliser le produit breveté. Ce qui signifiait pour les Indiens la fin de leur droit à utiliser un arbre qui pousse sur leur sol à des fins agricoles, et d’utiliser, à la place, des pesticides pour lesquels l’Inde a d’ores et déjà payé un lourd tribut. Souvenons-nous de l’explosion de l’usine de Bhopal en 1984 qui causa des centaines de milliers de morts, ainsi que l’augmentation des suicides en raison de l’endettement des paysans pour l’achat des produits chimiques pour produire leurs récoltes.

Neem, azadarichta indica, un arbre aux ressources écologiques multiples
Le Neem, utilisé depuis des millénaires pour les gestes du quotidien,comme pour l'agriculture
« Nous savons tous comment produire de la nourriture sans employer de substances toxiques », déclare Vananda Shiva
« Mais comment a-t-on pu en arriver à cette situation où un monopole exclusif a été accordé au sujet d’un savoir qui n’a pas été inventé, et qui constituait un savoir faire traditionnel du Sud ? » poursuit-elle.

Le riz basmati breveté aux Etats Unis
La même association a réussi à faire annuler un brevet d’une firme américaine affirmant avoir inventé le riz basmati originaire et toujours cultivé dans la vallée de l’Indus. Selon Vananda « La clef de cette histoire est la modification génétique de la semence : au moment où Monsanto (voir note) s’employait à voler notre plus vieille semence de riz, notre merveilleux basmati, était lancée une rumeur selon laquelle il n’y avait plus de nourriture chez nous parce que la diversité était insuffisante. Or nous possédions en Inde 200 000 sortes de riz. Jusqu'à la révolution verte. »
Initiée sous Indira Gandhi, la révolution verte a, selon elle, a troqué le visage d’une agriculture diversifiée contre une agriculture intensive à grands renforts de produits chimiques.
Afin de lutter contre ce phénomène, un mouvement d’approvisionnement en semences biologiques s’est créé. Celui-ci repose sur un serment : celui de ne jamais considérer que la divesrité des espèces vivantes est la propriété d’une société humaine.
Ce « serment des semences » rappelle la marche du sel, symbole de la lutte pour l’Indépendance menée par Gandhi face aux Britanniques. Ceux-ci avaient en effet instauré un système selon lequel les Indiens, qui produisaient le sel sur les régions côtières, devaient le racheter aux anglais. Le Mahatma avait alors déclaré :
« La nature nous a offert le sel. Nous en avons besoin. Nous continuerons de récolter notre sel.Vous pouvez faire de nous ce que vous voulez, nous transgresserons ouvertement vos lois. »
Le riz basmati se porte apparemment pour le mieux, puisque la récolte 2008 est l’une des plus fortes enregistrées depuis plusieurs décennies. L’Inde n’est cependant pas sortie de la crise alimentaire, mais une chose est sûre, elle possède des ressources que bien des grandes puissances lui envient .
Repères biographiques
Vandana Shiva : née en 1952 dans l’état de l’Uttaranchal, Vandana Shiva est une physicienne et docteur en philosophie des Sciences. Appartenant au mouvement féministe indien, c’est l’un des leaders de l’altermondialisme en Inde, comme sur le plan international. Son engagement lui valu le surnom de José Bové en sari. Proche du président de la confédération paysanne dont elle prit la défense lors des ses procès jugés à Millau, ils sont associés sur un certain nombre de combats, dont la question des OGM.
Récompensée en 1993 par le prix Nobel alternatif pour son engagement dans la protection des semences, elle dirige la fondation de la recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles, et continue d’œuvrer activement pour le brevetage du vivant et de la biopiraterie.
Monsanto : société spécialisée dans la vente des semences génétiquement modifiées (OGM),détenant aujourd’hui 95 % du marché.
Padmini Devi, danseuse du Sud de L'Inde
Par jyoti le Nov 1, 2008 | Dans Musique, Danse, Portrait | 2 retours »
Installée depuis bientôt 8 ans dans le quartier du Corum à Montpellier, Padmini Devi a créé avec son compagnon le centre Kalari Mandalam où elle enseigne son art à des éléves en cours particulier ou collectif.

Padmini aux rencontres des danses indiennes en octobre 2008 (Photo Gaëtan Tailor)
Originaire de l’état du Kérala, dans le Sud de l’Inde, Padmini Devi a commencé la danse classique traditionnelle dès la petite enfance, comme il est d'usage dans bon nombre de régions de l'Inde.
Passionnée par cet art, elle décide d’y consacrer sa vie et entre à l'université Bharatyar Palkalaikudam pour y être formée sept années durant. Elle travaille les techniques du Bharata Nathyam et Mohini Atam, danses traditionnelles et typiques du Sud de l’Inde, ainsi que le Chant Carnatique. Elle étudie ensuite sous la direction de grands maîtres dans l'état voisin du Tamil Nadu, auprès de Kalanidi Narayana (réputée pour la parfaite maîtrise des Abhinaya -expressions du visage-) et de Udupi Narayana (danseur et chorégraphe émérite).
Elle perfectionne son art avec l'exécution des Talam (rythmes) avec Kamala Rani(première Natuvanar de Rukimini Devi, fondatrice de la célèbre Ecole des Beaux Arts à Madras).
Depuis le début de sa carrière, elle a participé à de nombreux festivals de danse en Inde, notamment à Madras, Mahabalipuram, Pondicherry, Konarak, Manipur et Delhi. Elle est également à l'origine de plusieurs chorégraphies pour lesquelles elle a obtenu des prix de composition.
En octobre 2008, elle a participé à Montpellier au Premières Rencontres des Danses Indiennes où elle a proposé des initiations à la danse et au chant carnatique. Elle est installée proche du Corum, où elle enseigne avec son mari l'ensemble des techniques traditionnelles de l'Inde du Sud, dont le Kalaripayat (art martial).Elle propose régulièrement des stages et des spectacles.
Pour plus d'informations:
http://kalaripadmi.free.fr/
http://www.myspace.com/kalarimandalam
Centre Kalarimandalam
16 Bd Louis Blanc - 34000 Montpellier
kalaripadmi@free.fr
Tel : 04 67 54 52 19 / 06 66 74 60 75