livre : "Un abécédaire de l'Inde moderne", par Jean-Joseph et Flora Boillot
Un abécédaire de l'Inde moderne, par Jean-Joseph et Flora Boillot aux édtions Buchet-Chastel, 280 p., 23 €
Cet abécédaire plonge le lecteur occidental dans la réalité de l’Inde contemporaine. La culture de ce pays d’un milliard et demi d’habitants, dont plus de la moitié a moins de 25 ans, est faite de
« contrastes vertigineux d’images, de sons et de milieux » (Satyajit Ray). Les 85 entrées de l’abécédaire sont autant de portes qui donnent accès à ce patchwork où se côtoient l’ancien et le moderne : on y trouve tout ce qui constitue le quotidien des Indiens d’aujourd’hui, de la vie la plus concrète (la place du téléphone portable, de la voiture ou des nouvelles technologies) aux biens culturels (les stars du cinéma de Bollywood, les chansons populaires, les nouveaux écrivains engagés), en passant par les maux les plus tabous d’une société en pleine mutation (l’alcool, la drogue ou la prostitution).
Chaque mot-clef livre, en quelques pages claires et illustrées de références concrètes, une bribe de l’univers culturel de ce pays immense. À lire dans l’ordre ou au gré de sa fantaisie, cet abécédaire s’adresse aussi bien au lecteur qui souhaite s’initier aux complexités de l’Inde moderne qu’à celui qui désire approfondir sa connaissance d’un sous-continent appelé à devenir l’une des plus grandes puissances mondiales.
A propos des auteurs:
Docteur en économie, Jean-Joseph Boillot a été professeur à l’école normale supérieure et chercheur au Cepii. En 2006, il fonde le Euro India Business Group (EIEBG). Il est auteur ou coauteur d’une vingtaine d’ouvrages dont L’économie de l’Inde (La Découverte) réédité en 2009, qui est devenu une référence sur le sujet.
Flora Boillot, sa fille, a été directrice de l’atelier des artistes indiens Subodh Gupta et Bharti Kher dont elle a coordonné les expositions. Elle collabore à de nombreux projets d’échanges nationaux entre les scènes artistiques indiennes et françaises comme Bombaysers de Lille en 2006 et l’exposition Paris Bombay New Delhi au Centre Pompidou en 2011.
le KARMON ou "carnaval malbar"
Le karmon, appelé aussi carnaval malbar, se perpétue principalement à Saint-Louis, actuellement dans deux temples différents (au Gol et à l'Etang-du-Gol) ; il est du reste prévisible qu’il connaisse un regain d’intérêt, ne serait-ce qu'en raison du dynamisme engendré par le renouveau culturel tamoul et l'envie de retrouver racines et traditions, ou, de façon moins avouable, pour les petits bénéfices pécuniaires qu’il peut engendrer !... Le karmon puise ses racines dans une tradition villageoise du Tamil Nâdu : le kamandi ou kaman pandigaï.
Kama et son épouse Laadi dansent autour de l'arasânikâl
Au cours d’une fête profane qui peut durer quinze jours, à partir de la nouvelle lune, en période pascale, on installe un arasânikâl , symbole de mariage, planté en terre. Autour de celui-ci vont danser tous les soirs une jeune fille et un jeune homme : Karmon (ou Malmoudènn, dont le nom vient du tamoul Manmadhan) et Laadi (ou Rady), fille de Shiva. Ils seront bientôt rejoints par une troupe de personnages déguisés et masqués, représentant les invités du mariage.
La danse elle-même est de forme élémentaire et, pour les "invités", se traduit surtout par des courses circulaires chaotiques accompagnées de contorsions et de coups de sifflets, le tout sur fond de percussions traditionnelles. Pour qui a assisté à des manifestations carnavalesques en pays créole, il y a là de frappantes ressemblances. Un récitant intervient de temps à autre pour rappeler les épisodes la légende sur laquelle est fondée le karmon.
Le dernier soir, le feu sera mis à l’arasânikâl au moyen d’une corde descendant d’un édifice voisin, sur laquelle glissera une figurine enflammée : évocation d’un épisode mythologique au cours duquel Shiva (ici sous le nom d’Isplin), tiré de sa méditation par le jeune marié, incendia ce dernier de son regard. La danse durera toute la nuit, les personnages masqués symbolisant désormais les maux et mauvais présages, l’approche du chaos. Au matin, on part en procession vers les eaux purificatrices de la rivière, afin de restaurer l’ordre cosmique. La jeune veuve sera noyée... Plus tard le couple ressuscitera, ce que symbolisera l'acte de verser, sur le bûcher refroidi, du miel et du lait au lendemain de la noyade de Laadi.
Le mot karmon vient de Kâma, le Cupidon hindou, fils de Vishnou et Lakshmî. Florence Callandre (a) évoque avec précision cette fête et la légende qui la sous-tend (Extrait sonore et version de la légende). Il faut préciser que cette coutume est l'héritière directe d'une fête hindoue appelée Holi dans le nord de l'Inde et Kâmadahana dans le sud. Comme pour toutes les fêtes hindoues, il existe des explications variables aux origines de Holi et de Kâmadahana. Holi fut à l'origine une fête de la plus basse des quatre castes, celle des shudras (paysans). Une des légendes fondatrices prétend que Holi tire son nom du démon Holika qui, ayant pris une forme féminine, voulut tuer l'enfant Krishna en le nourrissant de son sein enduit d'un produit intoxicant. Bien évidemment, l'enfant divin triompha du démon. Une autre légende affirme que Holika terrorisait une région - indéterminée - en enlevant et dévorant les enfants... jusqu'au jour où il fut capturé et brûlé.
Une autre légende enfin, la plus célèbre, est relative à une Holika, sœur du roi démon Hiranya Kashyapu... qui avait un fils, Prahlada, dévot de Vishnu. Le père de Prahlada, jaloux de la dévotion de son fils, voulut le tuer avec la complicité de Holika : protégée par un pouvoir contre le feu, celle-ci devait entrer dans un brasier en tenant Prahlada dans ses bras pour le faire périr. Mais le pouvoir de Holika, utilisé de si méchante façon, ne la protégea pas des brûlures fatales... tandis que Prahlada sortit indemne du brasier !
Chez les Tamouls, la fête de Kâmadahana repose sur le mythe suivant, sensiblement différent de la version qui sous-tend le carnaval tamoul réunionnais : la fille du roi des Himalayas, Pârvati, faisait pénitence pour obtenir la main du Seigneur Shiva. Celui-ce, de son côté, méditait profondément, insensible au monde extérieur. Le dieu Kâma voulut aider Pârvati et décocha sa flèche contre Shiva. Celui-ci, dérangé dans sa méditation, ouvrit son terrible troisième œil qui incendia Kâma se tenant face à lui. Depuis lors, Kâma n'est plus qu'un esprit immatériel. Shiva épousa ensuite Pârvati...
L'esprit carnavalesque existe bel et bien dans la tradition indienne elle-même : on célèbre Holi en aspergeant les voisins et les passants d'eau colorée ou de poudre rouge (couleur de l'amour charnel), certains boivent de l'alcool ou consomment du cannabis, pour mieux renverser les barrières sociales, les oppositions de castes, d'âges, de sexes, de fortunes sont oubliées le temps de la fête... qui se situe au moment où débute en Inde le printemps, le renouveau des forces vives et de la fertilité.
Mais il existe aussi, bien sûr, une dimension spirituelle - il est vrai oubliée de la plupart des gens ! Le feu qui brûle Kâma ou Holika est un symbole du yajna, le sacrifice rituel hindou : il s'agit de sacrifier les désirs physiques à la flamme purificatrice de la spiritualité qui brille au fond de notre âme.
ARTICLE ISSU DU SITE www.indereunion.net avec l'aimable autorisation de son webmaster Philippe PRATX
la chirurgie esthétique fait fureur en Inde
A l'identique d'une émission de télé-réalité indienne "Naya Roop, Nayi Zindagui" (Nouveau look, nouvelle vie) où l'on présentait des personnes accidentées de la vie (obèses, attaquées à l'acide ou défigurées) et métamorphosées par la chirurgie esthétique, voilà que ce phénomène qui fait fureur outre-atlantique devient aujourd'hui
une banalité jusque dans les campagnes indiennes si on veut espérer marier sa fille, peu avantagée par la vie.
Le rapport 2010 de la "Société Internationale de Chirurgie Esthétique" place en effet l'Inde au 4e rang mondial des centres de chirurgie esthétique. derrière les USA, le Brésil et la Chine.
C'est à Lucknow, Indore, Dehradun, Raipur, Patiala et Thiruvananthapuram que se produisent ces "miracles" appelés "liposuccion", "implants mammaires" "chirurgie des paupières" ou "rhinoplastie" pour ne citer que les plus courants, par conséquent dans les petites villes que l'on trouve les meilleurs prix. (750€ par ex pour un lifting ou 380€ pour une rhinoplastie).s'endettent définitivement pour donner une belle allure à leur fille Comme aux USA, on apporte au chirurgien esthétique des photos de son actrice de Bolliwood préférée...pour servir de modèle à ce qu'on veut.
Même les adivasi-aborigènes d'Inde- cherchent à se faire agrandir les yeux ou à se faire éclaircir la peau... voire à faire effacer des tatouages
liés à leur culture ancestrale. Parfois, certaines familles s'endettent à très long terme pour effacer une cicatrice de naissance car le coût de telles interventions n'est pas à la portée de la plupart des Indiens
On vient parfois seul, mais le plus souvent avec sa mère ou sa belle-mère potentielle qui recherche la belle-fille idéale pour son fils.
Heureusement certains spécialistes savent comme le Dr Kalda du Centre Kalda de Raipur refuser les requêtes irréalistes ou farfelues
se réservant aux défauts de naissance susceptibles de poser de vrais troubles comportementaux à leur détenteur.
Pourtant en raison d'une réglementation archaïque, d'une absence de prévention de chirurgiens parfois peu scrupuleux ou trop attirtés par l'argent les incidents de parcours sont légion : douleurs, engourdissements, ecchymoses, dépigmentations sans oublier des dépressions ou des dangers parfois mortels...
Shiva
Inde - Priorité aux actions en faveur des femmes
Si l’on dit de l’Inde qu’il est le pays des mille couleurs, c’est en partie grâce aux saris de ces femmes indiennes que l’on peut croiser de New Delhi à Bangalore. Aussi souriantes que fascinantes, elles semblent donner vie à l’Inde. Mais cette représentation haute en couleurs masque une bien triste réalité.
Victimes de certains préceptes religieux ou traditionnels d’un autre âge, des millions de femmes indiennes subissent encore de graves discriminations. Exploitation au travail, droits bafoués, violences sexuelles ou traitements dégradants : le réseau Fedina, partenaire de Frères des Hommes, a choisi de se battre contre ces pratiques et pour la valorisation de la femme dans la société indienne.
Présentation de Fedina
Créée en 1983 à Bangalore, dans l’Etat du Karnataka, la Fondation pour les Innovations Éducatives en Asie (Fedina, http://fedina.org/) a pour objectif d’accompagner les populations marginalisées pour qu’elles soient à même de défendre leurs droits et deviennent actrices de leur propre émancipation.
Fedina a été à l’initiative d’un vaste réseau d’organisations de base implantées dans le Sud de l’Inde, le Réseau de groupes d’action sociale (RGAS), qui regroupe 114 000 membres et défend ainsi les intérêts d’au moins 570 000 personnes en comptant les membres des familles.
Ensemble, Fedina et le réseau se sont fixés comme priorités essentielles :
•l’organisation et la syndicalisation des travailleurs du secteur informel et des travailleurs ruraux sans-terre (journaliers agricoles, travailleurs des carrières, etc.)
•la lutte en faveur de l’application de la législation du travail et des conventions internationales fondamentales (contre le travail lié, une forme de quasi esclavage, encore largement pratiqué, contre la discrimination entre hommes et femmes, etc.)
•la lutte contre la discrimination et les violences faites aux dalits (intouchables), aux femmes (violences au travail et violences domestiques) et aux populations tribales (chassées de leurs terres ancestrales, notamment dans les forêts).
Pour cela, Fedina va à la rencontre des groupes locaux qui cherchent à se mobiliser pour leurs droits humains, sociaux, économiques, politiques et culturels et les intègre au RGAS. Elle apporte à ces personnes les formations et informations nécessaires à leur émancipation : connaître ses droits, savoir se mobiliser pour les revendiquer et exiger leur application effective, etc. Elle forme des animateurs locaux identifiés à la base et qui, forts d’une capacité de mobilisation et d’un esprit militant, pourront accompagner chaque groupe.
Fedina travaille également en partenariat avec d’autres organisations de la société civile indienne et mène de nombreuses campagnes, nationales et internationales (par exemple sur le droit à la sécurité sociale ou sur le salaire minimum).
L’équipe de Fedina, Bangalore - Inde
Frères des Hommes et Fedina
Les premiers échanges entre Frères des Hommes et Fedina datent de 1994. Depuis, divers projets ont été menés conjointement sur des thèmes variés : syndicalisation, accès à la terre, renforcement de la démocratisation et de la citoyenneté, lutte contre l’exclusion et les discriminations qui touchent les communautés dalits et tribales.
Frères des Hommes et Fedina mènent actuellement un programme de promotion de l’accès aux droits fondamentaux pour les populations marginalisées en Inde du Sud.
Pour en savoir plus : Inde - Droits des populations marginalisées
Fedina participe au programme de formation Hemispheres, mis en place par Frères des Hommes.
Aujourd’hui en Inde, le travail est devenu un droit pour les habitants des zones rurales. En effet, depuis 2005 une loi propose aux populations les plus pauvres des emplois spécifiques au développement des activités rurales. Ce droit doit les aider à sortir de la précarité. Fedina apporte son soutien à ces populations et veille à la bonne mise en place de cette loi.
En zone rurale, le droit au travail avec un salaire minimum est négligé par les employeurs. Certains profitent d’un « flou juridique » pour moins payer leurs employés, notamment les femmes. Les normes de travail ainsi que les salaires sont alors définis de manière arbitraire et injuste. C’est pour réformer et protéger le travail en zone rurale que le gouvernement indien a mis en œuvre une loi visant à lutter contre la pauvreté : 100 jours = 100 roupies (qui équivaut à 1,60€). Cette loi, appelée Loi nationale sur la garantie de l’emploi en zones rurales (NREGA), rémunère chaque famille au salaire minimum indien. Elle prévoit également une indemnité de chômage journalière à ceux qui, 15 jours après avoir fait la demande de ce droit, restent sans emploi.
Depuis avril 2005, la NREGA a été progressivement mise en place et au cours de l’année 2010, elle a été appliquée dans tout le pays. Aujourd’hui, Fedina mobilise les populations rurales et améliore leur quotidien, en particulier celui des femmes qui représentent une grande part des employés travaillant sous la NREGA. Pour ce faire, l’association a créé et formé des groupements ruraux qui accompagnent les habitants dans leurs démarches pour obtenir un emploi. Le nombre de personnes enregistrées dans ce programme a ainsi augmenté en Inde du Sud : 30 000 en 2010, parmi lesquelles 8 000 ont obtenu un emploi.
Le plan d’action de Fedina s’articule autour de différentes campagnes de mobilisation. Leur but : faire connaître la loi auprès des populations rurales des 5 états du sud de l’Inde dans lesquels elle intervient. La première étape consiste à aider les familles rurales à obtenir une carte de travail qui leur permettra de bénéficier en priorité d’un emploi. En 2010, cette campagne a permis à près de 8 245 personnes d’obtenir cette carte. Dans un second temps, les groupements locaux invitent les villageois à ouvrir un compte bancaire afin d’éviter tout type de corruption et ainsi de voir leur salaire réduit de moitié.
Pour l’année 2011, FEDINA et le réseau continuent la lutte pour l’application réelle et effective de la loi, pour que chaque villageois puisse en bénéficier en totalité.
les INTOUCHABLES OU LE SYSTEME DEVADASI
La condition des femmes en Inde est extrêmement difficile, mais celle des femmes dalits est pire encore. Les dalits, ou intouchables, sont parmi les populations les plus opprimées en Inde. Face aux discriminations quotidiennes qu’elle subit, cette communauté a décidé de s’organiser en créant des groupements au sein du réseau de Fedina. Collectivement, il devient ainsi plus facile de faire entendre ses revendications. Un des groupements d’Andhra Pradesh, état de l’Inde du Sud, s’est créé spécialement pour lutter contre le système des devadasi (servantes de Dieu) et accompagner les jeunes filles dalits vers l’autonomie.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » Le premier article de la déclaration universelle des droits de l’homme sonne faux lorsque l’on connaît le quotidien des femmes dalits en Inde. Pour elles, c’est la triple peine : parce qu’elles sont femmes, dalits et pauvres, elles ne jouissent d’aucun droit. Sous couvert de certaines pratiques religieuses et culturelles, elles sont considérées comme étant inférieures aux hommes. Les femmes dalits vivent des situations affligeantes et sont trop souvent victimes de violences et d’abus sexuels, notamment à cause du système devadasi.
Bien qu’existe une loi interdisant ce système, cette pratique subsiste toujours dans le pays. Méprisées dès leur plus jeune âge, les filles dalits sont choisies et offertes aux dieux. C’est lors d’une première cérémonie, Muttu Kattuvadu, qu’elles sont dédiées à une divinité. Une seconde cérémonie, Pattam, a lieu à leur puberté. Elles deviennent alors propriété publique des villages dans lesquels elles serviront les membres de castes supérieures. Plébiscitées lors de rituels pour danser et chanter, les jeunes filles doivent également répondre aux faveurs sexuelles des hommes. En vieillissant, ces femmes sont de moins en moins sollicitées et sont contraintes à la mendicité pour survivre. N’étant pas en mesure de se marier puisque « mariées aux dieux » et ne détenant aucune compétence, elles finissent souvent par se prostituer. C’est pour aider ces femmes que l’organisation MESRO, installée en Andhra Pradesh, informe les populations sur les droits des devadasi. Pour ce faire, ce membre du réseau de Fedina organise régulièrement des séminaires de sensibilisation ainsi que des ateliers de formation.
Jihane, volontaire Frères des Hommes auprès de Fedina, a participé aux côtés d’une cinquantaine de personnes, en majorité des femmes devadasis, à l’un de ces séminaires. Comme elle le raconte, l’objectif des membres du MESRO est de faire prendre conscience à ces femmes qu’il y a des lois qui les protègent et que des démarches existent pour inciter les pères qui ont abusé d’elles à reconnaître leurs enfants.
Bel exemple que ce séminaire sur l’avenir des enfants qui a permis de recueillir des témoignages, de créer un comité de défense des devadasi, et de rompre le silence sur les discriminations faites à ces femmes.
Nagarathna, la loi au service des droits
Nagarathna, 36 ans, est avocate auprès de FEDINA depuis 2009 et se bat au quotidien contre les injustices. Féministe convaincue, elle a déjà aidé et conseillé plusieurs centaines de femmes depuis son arrivée dans l’équipe. Son rôle ne s’arrête pas là, puisqu’elle travaille également à la protection des droits des minorités et des travailleurs du secteur informel. Retour sur le parcours d’une femme engagée…
Le téléphone souvent collé à l’oreille, Nagarathna est toujours prête à répondre aux appels de femmes qui ont besoin de ses conseils avisés. Née à Bangalore, elle a grandi dans une famille modeste auprès de ses parents et de 5 sœurs aînées. Son père était employé à la Cour de justice, mais cela ne présageait pas forcement pour son avenir de suivre la voie « légale ». Excellente élève, quand son père lui pose pour la première fois la question : « Que veux-tu faire plus tard ? », Nagarathna répond instinctivement « psychiatre ou avocate ». Sa motivation étant « d’aider les gens à résoudre leurs problèmes ». Son cœur finit par balancer du côté de la justice, au grand désarroi de son père qui connaît trop bien ce milieu et la domination masculine qui y règne. Mais son choix est fait et elle pose sa candidature à l’Ecole publique de droit. C’est sa seule chance, faute de pouvoir payer l’entrée des écoles privées. Grâce à ses résultats exemplaires, elle parvient à être admise.
A cette époque, il n’y avait pas vraiment d’ONG luttant pour les droits au travail, son père aidait alors beaucoup de ses collègues dans ce domaine. C’est sous son influence qu’elle a commencé à s’intéresser particulièrement à la défense des droits fondamentaux. A la fin de ses études, Nagarathna pose naturellement sa candidature auprès de différentes ONG de droits de l’homme, dont l’ONG Maya, qui se bat contre le travail des enfants et pour une éducation de base. Cette « période exceptionnelle de 5 ans » a été une expérience très importante dans sa carrière. De la sensibilisation aux plaidoiries, en passant par les classes d’éducation non formelle, il a fallu à apprendre à « tout faire ». Mais la tragédie que représente la mort accidentelle de son père la pousse à quitter ce travail pour s’occuper de sa mère, malade.
Pendant cette période, elle est engagée à temps partiel dans le cabinet d’un avocat ami de son père, qui travaillait pour défendre les femmes, souvent gratuitement. « Influencée par ce grand homme », elle rejoint HRLN, Réseau des lois pour les droits de l’homme. Cette ONG, présente sur tout le territoire indien, défend les droits des femmes dans leur intégralité et lutte contre les violences et les discriminations qu’elles subissent. Nagarathna prend en charge énormément de cas très formateurs. Elle cite sa responsable comme une « source d’inspiration, un exemple, dévouée corps et âme à la protection des droits de toutes les femmes ».
En parallèle, elle est sollicitée par FEDINA pour former ses équipes sur les aspects légaux et juridiques de la protection des droits des femmes. De plus en plus investie avec le réseau, elle rejoint l’équipe en juillet 2009. Elle soutient aussi bien les femmes que les travailleurs du secteur informel dans leur lutte pour des droits effectifs, ou les populations tribales dans leur accès à la terre. Chaque partie de son travail la passionne même si, « définitivement féministe », elle apprécie l’évolution de FEDINA vers une approche qui tient de plus en plus compte des difficultés vécues par les femmes. « Ce que nous faisons est essentiel ! Très peu d’ONG s’investissent comme nous le faisons pour stopper la violence. [...] La création de groupes de vigilance par exemple est une grande innovation. On ne peut pas toujours se permettre d’attendre. Intervenir rapidement peut sauver des vies. »
Nagarathna assure également une permanence juridique dans plusieurs slums (bidonvilles) de Bangalore, mais avoue qu’il est encore difficile pour beaucoup de femmes de venir et d’exprimer leur détresse. « La société indienne est très patriarcale, faire changer les choses n’est pas une tâche facile. FEDINA a encore un long chemin à parcourir. Quoi qu’il arrive, nous ne devons pas baisser les bras et continuer la lutte. »
Ce portrait a été réalisé par Jihane Habachi, volontaire de Frères des Hommes auprès de Fedina. La version originale est consultable sur son blog.
La fête du travail en Inde
Le 1er mai dernier, journée internationale des travailleurs, différents syndicats et groupes soutenus par FEDINA ont décidé de s’unir et manifester ensemble contre les injustices et violations de droits dont ils sont encore victimes au quotidien. Retour en images sur cette journée qui a débuté par un rassemblement à Bangalore, dans la zone industrielle de Bommanahalli, où des milliers de travailleurs résident et ont leur emploi. Plus de 1 000 personnes étaient présentes ce jour-là.
Cet article est paru en mai 2011 dans Résonances, mensuel d’informations citoyennes réalisé par des jeunes militants de l'association humanitaire FRERES DES HOMMES.
interview de Mr Philippe BICHON, "globe-croqueur"
Mr Philippe BICHON n'est pas pour nous un inconnu. C'est un grand "globe croqueur" comme il se désigne lui-même.Toujours en quête de personnages et de lieux authentiques, il aime prendre le temps de "croquer" sur ses "carnets de voyages" tout ce qui l'étonne et le fascine
Philippe BICHON, globe-croqueur
1.Mr Philippe Bichon, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ? Qui êtes-vous, un aventurier ? Un amateur d’horizons lointains ? D’où venez-vous ?
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Ranakpur
Je suis né en 1967 à Pau (64). Après des études d’architecture non abouties, j’ai travaillé comme collaborateur d’architecte en agence. Il ya 3 ans, j’ai été engagé par un atelier d’architecture du patrimoine. Ce fut en fait une transition, car j’ai décidé aujourd’hui de me consacrer entièrement à mes activités de globecroqueur. Un aventurier ? C’est beaucoup dire… je préfère « amateur d’horizons lointains » ; j’ai justement envie de dire aux gens qu’il n’est pas difficile de voyager
…
2.Qu’est-ce qui vous a donné cette fascination de l’exotisme et du voyage hors des sentiers battus ?
J’ai découvert assez tard cette passion du voyage, la fascination de découvrir une autre culture, découvrir nos voisins, car nous cohabitons tous sur la même boule ! Je ne voyage pas nécessairement hors des sentiers battus, car je suis naturellement attiré par les sites touristiques de par mon métier. Mais il n’est pas difficile de vivre ces lieux différemment, en prenant le temps, et le carnet est un moyen d’y parvenir. On y reviendra…
Amritsar
3.Comment voyagez-vous ? Moyen de transport ? Hébergement ?
Par faute de temps, je prends un vol sec, puis sur place, je prends les transports en commun. Je ne loue jamais de voiture, ni même avec chauffeur. Ces instants de partage avec la population locale sont pour moi tout aussi importants que les visites de monuments. On discute, on échange, on partage le repas… Je dors la plupart du temps dans de petits hôtels très bas de gamme. Je n’aime pas l’idée de dépenser en une nuit ce que gagnent certains en un mois, voire un an… Je ne dors pas forcément chez l’habitant, car pour moi l’hospitalité ne se demande pas (pas comme dans une certaine émission !). Quand on m’invite, j’accepte avec plaisir, mais pour moi en Inde, l’hospitalité, c’est surtout une gamelle partagée dans un train, une boutique… Je mange local, préférant les petites gargotes, là encore pour mieux intégrer la culture du pays. Je préfère, par exemple, prendre mon chai dans la rue plutôt que de déjeuner à l’hôtel. Enfin, pour parfaire l’intégration, j’essaye d’apprendre un peu la langue locale, du moins les principales expressions et savoir compter. Les gens apprécient toujours l’effort et le rapport est tout autre. Les indiens parlant facilement l’anglais, mon hindi est moins avancé que mon persan ou mon arabe !
fille d'un brahmane
4.Voyagez-vous seul ? Pourquoi ?
Si je voyage la plupart du temps seul, c’est encore une fois motivé par l’échange et la rencontre. Seul, on va plus facilement vers les gens et les gens viennent aussi naturellement vers vous. Quand on voyage à plusieurs, on est forcément tenté de discuter avec son (ses) compagnon(s). Rien n’empêche de partager un bout de route avec un voyageur croisé en chemin, quelques heures ou quelques jours, mais ma soif de liberté reprend vite le dessus et je savoure mon état de voyageur solitaire ! Et puis, il n’y a qu’en voyageant seul que je peux remplir un carnet digne de ce nom…
5.Vous êtes principalement « croqueur », comment définiriez-vous ce terme ? Avez-vous appris cette technique ? Quels sujets vous intéressent ? Comment vous viennent les sujets ?
J’aime me définir globecroqueur, car j’aime effectivement croquer le globe. Le terme le plus exact est carnettiste. Le carnet de voyage n’est pas un genre nouveau et on est nombreux à tenir un carnet en voyage. Le carnet s’est imposé lors de mon 1er voyage en solitaire, il y a 18 ans où j’ai ressenti le besoin de tenir un journal en l’agrémentant de quelques croquis.
Je croque essentiellement l’architecture, mais aussi quelques paysages, des scènes de rue, des détails et puis bien sûr, quelques portraits pour immortaliser certaines rencontres. Avec ma formation, j’ai quelques bases en dessin, surtout pour ce qui concerne l’architecture. Mais pour le reste, je suis autodidacte ; la couleur est apparue d’ailleurs en Inde. Tous mes carnets précédents étaient réalisés exclusivement en noir et blanc, et avec l’explosion de couleur qui caractérise le sous-continent, je ne pouvais plus me passer d’elle !
Bien sûr, je ne voyage pas pour faire un carnet, le voyage avant tout ! Mais le carnet est devenu indispensable pour moi. Pourquoi ? Pour garder une trace assez précise de mon voyage, pour le partager avec d’autres, mais aussi et surtout, voyager avec un carnet, c’est voyager autrement, plus lentement : un dessin demande du temps. Sitôt assis, les gens curieux viennent vous voir, vous offrent le chaï , le repas… l’échange se crée et l’étiquette de touriste disparaît peu à peu ! Il faut donc accepter de voir moins de choses, mais plus profiter de ce que l’on voit. Le carnet est vecteur de dizaines de rencontres au quotidien, un pur bonheur !
6.Est-ce que cela représente beaucoup de matériel à trimballer en voyage ?
Non, pas du tout. J’utilise des cahiers de dessins de 16 à 32 pages, petits formats (17x22 cm) que je fais relier le dernier jour par un artisan local, avec une belle couverture en cuir travaillé, pour celui du Rajasthan, par exemple…. Pour écrire, un feutre noir fin suffit. Et pour dessiner : un crayon, le même feutre fin, une boîte d’aquarelle en godets et un pinceau réservoir rempli d’eau. Rien de très encombrant, donc !
7.Croquez-vous vos sujets sur le vif ou est-ce que vous les mémorisez pour les retranscrire ensuite ? Cherchez-vous la stricte réalité ou acceptez-vous d’y laisser paraître votre ressenti ?
Je dessine essentiellement ce que je vois, mais bien évidemment, un dessin n’est jamais aussi fidèle à la réalité qu’une photo ; on peut ainsi faire disparaître des éléments – des échafaudages, par exemple - ou au contraire, en ajouter d’autres. Un dessin sur le vif n’est pas exempt de maladresse ou d’erreurs, mais c’est ce qui rend le dessin vivant ! C’est vrai qu’il m’arrive, à regret, de laisser quelques rares pages blanches dans mon carnet, n’ayant pas le temps de dessiner sur place. Je dessine donc au retour, d’après une des mes photos, mais rien ne vaut un dessin fait sur place, même s’il faut parfois y passer plusieurs heures ! Il m’arrive aussi de revenir sur les lieux pour le mettre en couleur.
8.Vous faites aussi beaucoup de photos lors de vos voyages. Qu’est-ce qui vous intéresse, les portraits ? les paysages ? les monuments ? les hommes ? les situations ? les événements ? pourquoi ?
Oui, comme je ne peux pas tout dessiner ou peindre, je prends des photos. Avec un petit numérique pas encombrant. Ce qui m’intéresse ? A vrai dire, un peu tout cela, même si j’ai l’impression de faire de plus en plus de portraits. On vit des moments forts en voyage et il me plaît de pouvoir les retrouver en images, en complément de mon carnet.
carnet Ladakh
9.Pourquoi l’Inde ?
L’Inde représente un vieux rêve. Comment ne pas être attiré par ce pays après toutes ces photos et documentaires vus ? L’Inde est un monde à part : sa culture incroyable, sa diversité, ses temples, ses religions, ses paysages… Mon premier contact avec l’Inde fut à l’Ile Maurice où j’ai passé un mois dans la belle famille de mon frère à l’occasion de son mariage. Loin des plages et hôtels pour touristes, j’ai partagé le quotidien d’une famille hindoue et il m’a paru évident qu’un jour, j’irais en Inde !
10.Lors de ces voyages, qu’est ce qui vous a le plus marqué ? Enthousiasmé, déçu ?
L’Inde nécessite plusieurs voyages, car chaque état est quasiment un pays à part. Le 1er voyage, comme pour beaucoup, fut le Rajasthan. Ce voyage m’a enchanté ! On dit souvent que l’Inde, soit on l’aime, soit on la déteste, qu’il n’y a pas de demi-mesure. Pour moi, ce fut donc un fort enthousiasme. Plutôt que de me focaliser sur les clichés de la misère et de la pauvreté, j’ai été saisi par la richesse des contacts, en partageant les petits moments avec les Indiens. Une déception, toutefois, de voir que les gobelets de terre cuite dans lequel était servi le chaï disparaissent au profit des gobelets en plastique. L’Inde évolue très vite ; le quartier Pahar Ganj à Delhi, tel que je le décris dans mes carnets, n’est déjà plus qu’un souvenir…
Naggar
11.Auriez-vous une ou deux petites anecdotes à raconter ?
Des anecdotes ? Mes carnets en fourmillent ! La 1ère se passe à Jodhpur où je dessine une de ces belles façades bleues. Une jeune fille souriante m’observe depuis sa fenêtre, amusée de me voir assis par terre dans la rue à dessiner sa maison. A force de sourires, elle finit par m’inviter à pousser la porte. Toute la famille m’accueille et la jeune Garima écrit, puis dessine un Ganesh dans mon carnet. J’y resterai finalement plusieurs heures…
Pour la 2ème, je choisi Ranakpur, ce fabuleux temple jaïn en pleine nature. J’y ai passé 3 jours et 2 nuits, dormant dans une cellule de moine. Mais quel régal de manger à la cantine un succulent thali pour 17 roupies, flâner parmi la forêt de colonnes de marbre et partager de longs moments avec les gardiens ou les prêtres ! Après la puja du soir, je restais longuement allongé sur le parvis de marbre à contempler la silhouette du temple se découpant sur un ciel étoilé magnifique. Pas un bruit, les moines, les prêtres et les singes étant déjà couchés. J’apprendrai le lendemain qu’un félin est venu rôder la nuit dans l’enceinte du temple et qu’on y a retrouvé un cobra noir !
Ranakpur
12.Quels souvenirs garderez-vous de l’Inde ? du Tibet
?
L’avantage de mes carnets est justement de pouvoir garder précisément tous ces souvenirs et de les partager. Il ne s’agit pas du Tibet, mais du « PETIT » Tibet, comme on nomme souvent le Ladakh et le Spiti. Ces deux vallées indiennes de cultures tibétaines peuvent vivre pleinement leur foi à la différence de leurs « voisins » de l’autre coté de la frontière chinoise ! Même si cela est très différent du reste du sous-continent, on reste donc en Inde.
13.Comment en êtes-vous venu à éditer vos carnets ?
Un calendrier réalisé il y a 7 ans pour la famille a été le déclic. La production s’est étendue au cercle d’amis, puis devant l’intérêt manifesté, nous avons décidé de l’imprimer l’année suivante, ma compagne ayant créé sa maison d’édition. Le public m’a alors encouragé à publier mes carnets et une collection atypique est ainsi née. Il y a beaucoup de carnets de voyage édités, mais aucun n’est publié de façon aussi fidèle à l’original que mes carnets ! Le public est sensible à la spontanéité des illustrations et du texte, réalisés sur le vif.
14.C’est vrai que vous écrivez beaucoup ! Comment trouvez-vous le temps de remplir autant de pages en 3 semaines de voyage pour ce qui est des voyages indiens ?
C’est là toute la difficulté : comment, en 24h, profiter du voyage, gérer les découvertes, les rencontres, trouver le temps de dessiner, d’écrire et… accessoirement, dormir un peu ! Les journées sont tellement riches que je ne peux dormir avant d’avoir couché sur le papier le récit du jour. En plus de mes dessins et de mon journal, j’aime faire écrire dans leur langue maternelle les personnes croisées sur la route, locaux ou voyageurs ; les pages fourmillent donc d’alphabets divers.
15.A travers ces carnets de route, avez-vous un message à faire passer ?
Mes carnets ne sont pas des guides, des essais de journalistes ou des précis ethnologiques, comme je le précise en introduction. Il s’agit simplement de mon journal ; à travers lui, chaque personne fait ses propres rencontres, son propre voyage. Là, j’y livre le mien et je n’en cache pas grand-chose !
Un message ? Peut-être qu’il n’est pas si difficile de voyager, que l’on peut même, dans des lieux très touristiques, vivre encore sa propre aventure ; ne pas vouloir tout voir, mais prendre plus le temps. En tous cas, on me dit souvent que mes carnets donnent envie de voyager. C’est avec le carnet d’Iran que j’ai un véritable message à délivrer. Je me sens comme investi d’une mission pour mieux faire connaître le pays au-delà des clichés, que l’on arrête de le résumer à la politique pour parler des gens, de la culture… Un pays fascinant, où les liens avec l’Inde, d’ailleurs (la langue, l’architecture moghole), sont très forts.
16.Pouvez-vous nous donner les titres de vos productions relatives à l’INDE et au TIBET ? Et comment se les procurer ?
Les titres sont : Carnet de Route « brut de voyage » INDE Rajasthan, INDE Madhya Pradesh & Benares et Petit Tibet (Ladakh& Spiti). Nous privilégions la vente en direct, car je réalise une dédicace personnalisée en aquarelle et nous offrons les frais d’envoi pour la France. Il suffit de nous les commander sur mon site www.globecroqueur.com.
17.Quels sont vos projets ?
La terre est vaste et une vie ne suffira pas pour découvrir tous les pays ! Chaque année, je me retiens pour ne pas aller en Inde, mais je sais que j’y retournerai, c’est sûr (Orissa, Assam, Gujarat, Karnataka… les états ne manquent pas !). Après l’Inde, il y a eu la Birmanie, l’Iran et le Yémen ; pour le prochain, je songe à découvrir l’Ethiopie.
Et puis, l’avantage c’est qu’entre les carnets, les expositions, mes diverses interventions, le voyage « dure » toute l’année !